LAUREL CANYON

Mais bref, parlons plutôt du film.
Bale et Beckinsale arrivent à Laurel Canyon, lui parce qu'il a trouvé un job (il est psychiatre), elle pour y finir une thèse sur la vie sexuelle des mouches drosophiles. Ils doivent s'installer dans la maison que leur prête McDormand, la mère de Bale, productrice de disques de rock. Mais alors que celle-ci devait quitter la maison pour rendre leur séjour plus tranquille, elle s'y attarde pour terminer l'enregistrement du disque d'un groupe en vogue, mené par Nivola. La cohabitation est difficile, puis va prendre des détours inattendus.
Comme dans High art, Cholodenko joue la carte de la tension, d'abord relationnelle, puis sexuelle. Un trouble renforcé par l'entrée du personnage de Natasha McElhone. Les personnages évoluent de façon non linéaire, mais assez crédible. Il règne un climat à la fois malaisant et excitant. Chaque personnage est soumis à une tentation irrésistible, décrite avec un ton amer parfois drôle, mais toujours intrigant (formidable scène de dialogue sexuel entre Bale et McElhone, dans une voiture, où les mots deviennent moites).
Ce n'est pas un film qui se décrit, mais un film qui se découvre, avec un ton tout particulier, comme si un Paul Verhoeven light et féminin s'était lancé dans le film indépendant.
Laurel Canyon confirme le talent singulier de Lisa Cholodenko, et le monde est vraiment mal fait si ses prochains films n'entrent pas dans nos salles.
