28 juin 2005

FESTEN

Le 'film-de-réunion-de-famille' est un genre connu et reconnu. Six cent soixante-treize mariages, deux cent dix-neuf enterrements, quarante-trois bar-mitsvas... On en a bouffé, de la pièce montée et du buffet froid. Des films qui donnent toujours dans le règlement de compte un peu amer et se terminent la plupart du temps par de grandes réconciliations à coups de tapes dans le dos (et de temps en temps, aussi, par des brouilles à vie). Ça peut être assez intéressant à suivre, voire même jubilatoire (pour l'option comédie) ou bouleversant (pour l'option drame familial).
En 1998, boum, badaboum, le jeune Thomas Vinterberg arrive avec le premier film de l'ère Dogme 95. Un truc nommé Festen, cadré par un épileptique et éclairé à la lampe de poche. Un truc a priori tellement inoffensif qu'il a fait d'autant plus de mal quand il a pété à la gueule des spectateurs.
Impossible d'en raconter des tonnes sur ce grand film sans en dévoiler l'indévoilable. Mais on n'a jamais vu une famille imploser de la sorte. La deuxième partie du film est un enchainement de scènes mémorables. Elles ne vous marquent pas, elles vous scarifient. Finalement, on s'aperçoit que Vinterberg filme très bien. À chaque plan, il sait mettre le doigt là où ça fait mal. Ça pue la souffrance, sans être repoussant pour autant. C'est cruel, incisif et gerbant.
Festen? Un grand film, vous dis-je.
Depuis, Vinterberg s'est débarrassé de son costume de grand espoir du cinéma en commettant deux délits impardonnables, les affreux It's all about love et Dear Wendy.

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