25 avril 2007

SPIDER-MAN 2

On prend les mêmes et on recommence : Spider-man revient, et il est toujours aussi mièvre. La suite de ses aventures débute bien mal, par une scène "comique" de livraison express de pizzas. Sam Raimi allait-il nous embarquer à nouveau dans un ramassis anecdotique de mièvrerie? Non, en fait. S'il faut serrer les dents pour arriver à supporter la looongue exposition de personnages dont on a déjà fait le tour de puis longtemps, la suite est plus satisfaisante. Peter Parker a grandi, il n'est plus tout à fait un ado, pas encore un homme, mais il fait déjà l'expérience de l'impuissance. Envolés, ses supers pouvoirs et ses jets de substance visqueuse ; gâchée, sa relation avec Mary Jane.
Malgré le jeu mollasson de l'agaçant Tobey Maguire (qui écarquille les yeux comme il le fait dans la vraie vie devant une bouteille de whisky), Spider-man a pris des épaules. Et c'est rassurant, car il doit cette fois faire face à un méchant du tonnerre : après le ridicule Bouffon Vert, voici le docteur Octopus (Alfred Molina, novice dans ce genre de production, mais extrêmement convaincant), surpuissant, inquiétant, complètement zinzin... mais humain. Le combat permanent entre les deux hommes est souvent épique, tendu, inquiétant (sauf l'ultime assaut aquatique, désespérant de simplisme). Quant aux scènes plus intimes, si elles sont à nouveau caractérisées par un sentimentalisme arrosé de glucose, elles semblent constituer une habile mise en place des éléments du (décevant) troisième épisode qui suivit. Et l'humour a beau être navrant, Spider-man 2 s'impose comme un divertissement sympa et plutôt dynamique, le check point idéal d'une trilogie conçue comme une montée en puissance. En fait, le vrai sommet, c'est celui-ci, mais on l'ignorait encore ; rétrospectivement, cela donne encore plus de saveur à ce digne représentant des comics Marvel.
6/10

20 avril 2007

HAROLD & KUMAR CHASSENT LE BURGER

Il y a quelques années, Danny Leiner réalisait Eh mec! Elle est où ma caisse?, monument de débilité n'ayant pas grand chose à envier aux films des frères Farrelly. Ce Harold & Kumar... est longtemps resté inédit chez nous, et c'est un scandale. Même s'il n'atteint jamais les sommets du précédent, le film vaut son pesant d'or par son ambition affichée d'aller toujours plus loin, plus fort, plus profond dans la bêtise la plus complaisante. Cette fois, nos deux héros ne sont pas deux idiots sur pattes (ils sont juste un peu marijuanisés), mais simplement deux victimes d'un monde malfaisant et complètement zinzin qui les empêche par tous les moyens d'aller se délecter des meilleurs burgers du monde (ceux de White Castle, comme le dit le titre original).
On n'est évidemment pas chez Bergman : Harold & Kumar chassent le burger est donc une compilation d'humour navrant, un summum de déchéance humaine. Certains épisodes sont évidemment plus réussis que d'autres, certaines références plus ou moins saisissables par les spectateurs français ; néanmoins, un raton laveur malfaisant ou Neil Patrick Harris dans le rôle de Neil Patrick Harris sont quelques moments d'anthologie de ce fast food movie, idéal à mater avec une grande frite et un soda bien frais.
5/10

17 avril 2007

BEAN

En 1997, le type le plus con et laid du monde débarquait sur nos grands écrans. Avec sa veste aussi moche que lui et ses yeux globuleux, mister Bean est peu à peu devenu une sorte de légende, le type qu'on aime ou qu'on déteste, mais qu'on se tape de toute façon à chaque Noël en guise de programme de fêtes. Pour son arrivée au cinéma, Bean s'est quelque peu transformé : le voici doté de cordes vocales, qui lui permettent de s'exprimer avec autre chose que des borborygmes. Ce qui pouvait être une bonne idée a pourtant tendance à desservir le personnage : imaginez un peu que l'on rende Buster Keaton super bavard... Alors, hormis une scène de discours assez tordante, le fait que Bean découvre l'usage de la parole n'est pas vraiment bénéfique.
Outre quelques gags multidiffusés et inévitablement reproduits ici, les scénaristes de Bean ont su créer de nouvelles situations, dues aussi bien à la confrontation entre plusieurs cultures qu'à la subite promotion de Bean, chargé de convoyer un tableau d'une valeur inestimable. Le face-à-face entre Rowan Atkinson et Peter MacNicol est souvent impayable, même si une nouvele fois l'idée consistant à faire de la victime n°1 de bean un personnage comique à part entière provoque un certain déséquilibre. Habitué aux facéties d'Atkinson, le spectateur a presque tendance à être davantage séduit par les mimiques outrancières de MacNicol (le génial John Cage d'Ally McBeal). Il n'empêche : par la force d'une mise en scène supra discrète qui laisse les situations se développer et les personnages s'épanouir, Mel Smith livre un divertissement d'une qualité certaine, qui aurait gagné à être monté de façon plus serrée, mais qui remplit assurément une partie de son contrat. Contrairement à la suite sortie en avril 2007...
6/10

15 avril 2007

SPIDER-MAN

Découverte des supers pouvoirs, entraînement, drame personnel, première confrontation avec les méchants, conflit d'identités... Comme tout premier volet d'une saga de super-héros, Spider-man n'échappe à aucune de ces étapes supra balisées mais certes nécessaires. La première partie est une juxtaposition de figures imposées, et très vite l'ennui prend le pouvoir. Sam Raimi fait de Spider-man un ado à peine pubère, tout pâle, tout rabougri, qui découvre sa nouvelle conditions comme d'autres apprendraient la branlette. Un peu de légèreté n'a jamais fait de mal à personne, mais là, c'en est trop : lorsqu'on en vient à comparer Spider-man aux Batman de Tim Burton (et ce n'est qu'un exemple parmi bien d'autres), l'homme-araignée prend une sacrée claque dans la gueule. Direction artistique faiblarde, aucune noirceur, personnages typés mais transparents... C'est le genre d'araignée qu'on a plutôt envie d'écraser sous sa semelle.
Lorsque débarque le méchant, on espère que le niveau va s'élever un peu, qu'on va enfin vibrer un peu et se pasionner pour cette nouvelle mythologie. C'est sans compter sans le Bouffon Vert (car c'est de lui qu'il s'agit) : faisant passer les ennemis des Power Rangers pour des monuments de mesure et de crédibilité, pourvu d'une combinaison costume/voix à vous faire pisser de rire, il ne fait qu'accroître le degré d'exaspération suscité par le film. Seule solution pour accepter ce laborieux spectacle : le considérer comme le pilote d'une série à venir (les pilotes sont souvent un peu mous) et s'intéresser aux enjeux créées par la fin de ce premier film. Et focaliser son attention sur Kirsten Dunst, friponne new age, qui campe une parfaite Mary-Jane Watson face à un Tobey Maguire tout raplapla. On attendait bien mieux d'un Sam Raimi d'habitude si à l'aise dans la noirceur et le glauque. En espérant que la suite fasse oublier ces débuts si décevants.
4/10

13 avril 2007

LA VIE DE DAVID GALE

Cent soixante-cinq secondes. Deux minutes quarante-cinq. C'est le temps qu'il faut à un cerveau moyennement calibré pour comprendre le fin mot de l'histoire de La vie de David Gale, film dramatique/policier/politique qui s'intéresse à la condamnation à mort d'un militant anti peine de mort. Le reste du film a beau être honorable, il est donc possible de s'en désintéresser très vite, d'autant que la conclusion du film est ce qui fait tenir tout le reste debout.
Il faut donc plus de deux heures à Alan Parker pour démêler un écheveau pas franchement complexe et rendre ainsi hommage à ceux qui combattent depuis toujours la condamnation à mort. L'ambition est noble, le traitement fort correct. Parker suit tour à tour deux personnages (une journaliste, Kate Winslet, et le condamné, Kevin Spacey, en flash-back) dans un puzzle qui aurait presque pu être magistral si l'on n'avait pas tout pigé depuis le début. Interprétation de qualité supérieure, volonté de livrer un propos courageux : La vie de David Gale apporte néanmoins une bonne nouvelle, celle que l'Alan Parker d'il y a vingt ans n'est pas mort. Après une série de films médiocres et tiédasses, il montre qu'un beau retour est possible, et que l'on peut s'attendre à revoir quelques brûlots dont il avait le secret dans les années 80. C'est déjà ça.
5/10

10 avril 2007

RIVIERA

Vahina Giocante toute nue, toute bronzée. C'est un résumé plus qu'acceptable de ce drôle de Riviera, deuxième d'Anne Villacèque après un Petite chérie très barré, louchant vers Alex Van Warmerdam. Riviera, c'est le désoeuvrement au bord de la Côte d'Azur, l'ennui mêlé à l'envie d'une vie facile, la noyade assurée dans la Méditerrannée. Une go-go dancer, sa mère femme de chambre, un voyageur de passage. Une intrigue pour le moins ténue, pour ne pas dire complètement vide. Villacèque filme en long en large et en travers les déhanchement suggestifs d'une Vahina Giocante très sensuelle, dont le personnage "souffre d'être trop belle". On s'éponge régulièrement le front. Puis débarque Élie Semoun, mieux que d'habitude mais pas complètement à l'aise, dont la rencontre avec la jeune femme pourrait faire des étincelles. Pourrait. Riviera est un film conté au connditionnel présent, un film hypothétique où ce qui pourrait se produire vaut mieux que le néant cosmique de nos vies. C'est tout de même peu pour faire un film.
5/10

09 avril 2007

ON NE DEVRAIT PAS EXISTER

Un jour, Hervé pète un plomb et décide de plaquer le métier d'acteur porno avant qu'on ne veuille plus de lui. Objectif : devenir un acteur "traditionnel", se mettre en quête de "modération". Un résumé vraiment trop réducteur pour un film qui n'en est pas un. Grosse baudruche foutraque et poisseuse, On ne devrait pas exister st à coup sûr une oeuvre pas comme les autres. Un bidule bâclé qui lorgne vers Édouard Baer et Albert Dupontel mais ne se tourne finalement que vers le nombril de HPG, vrai hardeur quasiment dans son propre rôle.
Filmé comme un porno, On ne devrait pas exister crée une hystérie brute de décoffrage, installe un malaise permanent et débite de grandes phrases apparemment philosophiques mais souvent vides de sens. On peut voir le film comme le double portrait d'un type qui cherche à se construire : ni Hervé ni HPG ne savent quoi faire ni comment le faire. Improvisations qui partent en vrille, surréalisme désabusé : HPG ne fait rien comme tout le monde, et il le crie haut et fort. Difficile de voir où il veut en venir et ce qu'il conte faire par la suite. Mais On ne devrait pas exister étant bourré de fulgurances (plus ou moins maîtrisées), cela ne poeut qu'éveiller une certaine curiosité. Au spectateur de s'accrocher, de tenter de comprendre, ou de rejeter en masse un film effrayant comme pas deux.
6/10