ANTIBODIES

Hitchcock avait raison : un bon thriller, c'est d'abord un bon méchant. Et celui d'Antibodies est juste grandiose : un sommet de pourriture, un être aussi intelligent qu'abject, aimant par desus tout les petits garçons et la manipulation. Face à lui, le gentil petit flic peu habitué à ce genre d'affaire est comme un agneau innocent que l'on expose sous les crocs d'un loup affamé. Le duel est déséquilibré, mais c'est pour une fois un sacré atout. Quel délice pour le pervers qui dort en nous de savourer la domination totale du grand méchant. Si celui-ci n'a pas tout à fait la carrure du John Doe de Seven (plus démonstratif, moins génial), le Gabriel d'Antibodies est un cas assez passionnant. Et tant pis si la fin déçoit un brin, pas tout à fait prévisible mais loin d'être vibrante : on aura au moins vécu une heure et demie de vraie tension psychologique, ce qui n'est pas donné à voir tous les jours.
7/10