01 mai 2007

EDMOND

Un soir, Edmond Burke quitte sa femme, terrassé par l'ennui que lui inspire sa vie. Objectif premier : get laid. Dans les quartiers chauds, Edmond va d'abord essayer de trouver une fille pour la nuit. Puis une épaule. Ou une oreille. Mais la vie est bien dure envers les types comme lui. Forcément, s'agissant d'un film de Stuart Gordon, Edmond ne pouvait pas être une simple complainte nocturne, une heure vingt de mal-être ruminé et recraché. On nage ici en pleine bizarrerie, dans un malaise épais et perturbant dont on ne saisit pas forcément la signification, mais qui continue malgré tout à nous envelopper de force.
Edmond, c'est la liberté contestataire faite film. Perdu et haineux, le héros (William H. Macy, aussi bien que d'habitude) met en doute l'ordre établi, qu'il soit social, sexuel ou divin. Outrageusement raciste, usé par la vie, Edmond erre dans les rues, multiplie les rencontres et les mésaventures, jusqu'à atteindre le point de rupture et à semer le mal autour de lui. Pourtant spécialiste des films d'horreur, Stuart Gordon ne cède jamais à la tentation du sang, ne filmant jamais plus que nécessaire. La fin du film arrive bien vite (malgré, tout de même, quelques longueurs), et l'on finit par planter Edmond, plus seul et paumé que jamais, sans trop savoir si ce spectacle sordide est d'un réalisme à toute épreuve ou simplement un rêve sordide. Malgré un manque de punch évident, Stuart Gordon a bel et bien réussi à nous faire douter.
6/10

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