ART SCHOOL CONFIDENTIAL

Le plus drôle dans Art school confidential, c'est la dénonciation de l'élistisme en art. On frôle la caricature, mais l'ensemble reste crédible. Quand Jerome, l'un des plus doués, est conspué par ses camarades parce qu'il ose critiquer le travail bâclé et inepte d'une autre, on sent que le monde lui échappe, nous échappe. On trouvait déjà ce propos dans Ghost world : il est ici au centre du film, étayé, reconstruit, plus poussé, et encore plus drôle.
En fait, les soixante-dix premières minutes d'Art school confidential sont quasiment parfaites : la crème de la crème du cinéma indé américain. Manque de bol, arrive une histoire de serial killer, présente depuis le début en arrière-plan rigolard, et qui vient prendre toute la place. Évidemment, Zwigoff et Clowes se moquent bien de la gravité des faits, et n'utilisent cette histoire que pour démontrer autre chose. Il n'empêche : le message se fait lourd, les intentions trop visibles et la conclusion se devine bien avant la fin. Néanmoins, cela reste supportable, car les deux hommes ont un vrai univers et un vrai don pour croquer des situations en un coup de crayon (ou de caméra). Malgré quelques regrets amers à propos de cette dernière demi-heure imparfaite, on gardera longtemps avec soi cet Art school confidential de premier choix, en espérant sincèrement que Terry et Daniel remettront vite le couvert.
8/10
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