29 avril 2006

LAYER CAKE

Au début, on croit que Layer cake va être une énième guyritchierie de plus. Mouvements de caméra bien ancrés dans les tendances du moment, voix off omniprésente, treize mille personnages principaux, tous gangsters ou dealers (la seule femme du film est une salope qui met des porte-jarretelles). Bref, le genre de film-cliché qu'on a déjà vu mille fois et qu'on n'a pas spécialement envie de revoir.
Et puis Layer cake change doucement de voie. Adieu Guy Ritchie, bonjour Scorsese. Du sous-sous-Scorsese, évidemment. Mais quitte à avoir des références, autant viser haut. On suit les aventures de xxxx (bah oui, il a pas de nom) avec un certain plaisir. L'humour est très british, la violence pas exubérante, et l'imbroglio scénaristique est complexe. Presque trop : tellement de personnages qu'on a tendance à s'y perdre un peu. Mais ce n'est pas bien grave.
Pour l'un des derniers rôles qu'il a pu interpréter sans que l'étiquette "my name is Bond" lui soit collée sur le front, Daniel Craig prouve qu'il possède de grandes qualités et parvient à rendre presque sympathique le héros du film. Presque seulement. Difficile en effet de soutenir pleinement ce gentil dealer de coke et d'ecstasy qui se trouve confronté à de petits problèmes causés par de méchants mafieux. Difficile d'accepter qu'un type qui vend de la mort soit considéré comme un héros. Pas dans ce genre de film, en tout cas.
Pour son premier film, Matthew Vaughn (monsieur Schiffer, le salaud) fait preuve d'une belle maîtrise technique et d'un certain bon goût notamment dans le choix de la musique et du personnage féminin (Sienna Miller, qui réveillerait un mort). Bref Layer cake est idéal pour un vendredi soir, vautré sur son canapé, quelques bières au frais.
6/10

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