HEAVEN

Il faut accepter le postulat de départ : en Italie, après avoir tué quatre innocents en voulant faire exploser le bureau d'un trafiquant, une femme anglaise est arrêtée. Là, le carabinieri chargé de traduire ses propos tombe amoureux d'elle et échafaude un plan pour qu'elle puisse s'évader... Rien que ce résumé couvre la moitié du film, car l'essentiel n'est pas là. Heaven est d'abord un grand film triste, qui fout le cafard comme pas deux tant ses personnages sont désespérés, en pleine impasse. Le film fait preuve d'une force inouie, puisque l'intrigue assez peu crédible devient tout à coup très gracieuse sous le poids du romantisme et de la gravité. Et de scène en scène, on est bouleversé par les prestations de Blanchett et Ribisi.
À tant piocher dans tous les genres (évasion + amour + contexte politique + drame...), Heaven pourrait se disperser, donner la désagréable impression d'avoir à faire à un film bâtard. Bizarrement, pas du tout. Cela tient sans doute au détachement et à la délicatesse de la mise en scène de Tykwer, qui avait déjà prouvé dans The princess + the warrior qu'il savait se montrer léger avec les histoires lourdes.
Le deuxième volet de la trilogie de Kieslowski, L'enfer, par Danis Tanovic, a été un ratage mémorable. Preuve supplémentaire du talent singulier de Tom Tykwer. Espérons que le responsable du troisième et dernier film (qui devrait s'intituler Purgatoire) soit à sa hauteur.
9/10
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