LES PORTES DE LA GLOIRE
Attention, bijou. Poursuivant dans le sillon des Galettes de Pont-Aven et autres films de VRP beaufs (qui ont tous très mal vieilli), Christian Merret-Palmair, complice de longue date de Benoît Poelvoorde, dresse un portrait acide et hilarant d'un groupe de représentants d'opérette. Leur but : vendre à monsieur et madame Péquenot les 12 exemplaires de l'encyclopédie de Ralph Spiegel, une sorte de gourou prétendûment génial et probablement imaginaire, au prix de 599 francs. L'unité, bien sûr. Cinq pieds nickelés, à la fois navrants et réjouissants, qui sillonnent la France pour vendre de la merde. Cinq personnages soigneusement écrits, pas totalement neufs mais vraiment drôles. Presque sans temps mort, enchaînant les scènes hilarantes, Les portes de la gloire décrit mieux que bien d'autres films la médiocrité totale de l'être humain. Le médiocre parmi les médiocres étant (forcément) incarné par Benoît Poelvoorde, petit chef tyrannique fan du Pont de la rivière Kwaï et pourvu d'un très gros zguèg. Il y a aussi un fan de Michel Sardou, un type qui ressemble à Laurent Fignon, et toute une galerie de gens méprisables et risibles. Pour autant, on n'est pas chez Onteniente : ils ne sont pas prétextes à de grosses scènes de poilade formatées pour le prime time de TF1. Les portes de la gloire préfère creuser le sillon de l'humour belge, dont Poelvoorde est le fer de lance, de monsieur Manatane en C'est arrivé près de chez vous. La fin du film, à la fois génialement drôle et complètement glaciale, donne le ton. Absolument indispensable, Les portes de la gloire est à placer au rayon des comédies de premier choix, un rayon très très très peu rempli.
9/10
9/10
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