LE PROJET D'ALEXANDRA
Les mauvais films sont légion. Les navets sont très nombreux. Mais il y a quelques bidules filmiques qui dépassent l'entendement. Le projet d'Alexandra est de ceux-là. Déjà, le titre sonne faux, mais ce n'est pas bien grave comparé au reste. Ensuite, il y a le pitch, attirant parce qu'assez ridicule. Le jour de son anniversaire, un homme rentre chez lui et se retrouve pris au piège de son appartement. La responsable : sa femme, avec la complicité de son voisin et amant, directeur d'une entreprise de sécurité domestique. Le type est donc coincé chez lui par des clôtures, des grillages et des sécurités inviolables. La vidéo laissée par sa femme va lui expliquer point par point les détails et les raisons de cette vengeance un peu spéciale... Mouhahaha! Mais il y a pire. D'abord le propos : une sorte de potage industriel mixant féminisme, sado-masochisme et humiliation. Et puis le traitement : après une première demi-heure chiante comme la mort mais qui donne quand même un peu envie de savoir ce qui va se passer (comme dans tous les films nuls), où l'on voit Alexandra préparer son plan (plus que bancal, le plan, une invraisemblance par minute), l'heure suivante consiste à regarder Steve (le mari, donc) en train de regarder la vidéo que lui a laissé sa femme. N'attendez pas un jeu de miroirs entre la réalité et ce qui se passe à l'écran. N'attendez pas non plus un plan machiavélique qui va vous laisser pantois. Ni une leçon de violence froide à la Haneke (on sent pourtant que le réal aimerait bien). Ennui total + ridicule des situations + acteurs mauvais comme des cochons + ... = Le projet d'Alexandra, un machin qu'il faut voir pour le croire. Étonnant de la part de Rolf de Heer, qui n'a certes jamais été un réalisateur transcendant, mais qui avait au moins le mérite d'essayer de faire du cinéma. Ici, ça ressemble au plus mauvais des films de fin d'étude jamais réalisé. La note zéro a rarement autant eu de sens.
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