02 novembre 2006

MY OWN PRIVATE IDAHO

Bien des années avant Twist, autre adaptation gigolo-gay d'un grand auteur classique (Charles Dickens), il y eut ce My own private Idaho inspiré de William Shakespeare. L'histoire de deux petits mecs qui vendent leurs corps pour survivre, l'un étant narcoleptique et l'autre attendant de toucher l'héritage de son richissime paternel.
Au gré de chapitres inégaux ayant pour titre la destination de nos deux pieds nickelés (l'Idaho, Rome, Portland...), Gus Van Sant, alors quasi débutant, dresse un tableau hystérique et bien trop théâtral de la condition de pute masculine. Ne connaissant que très mal ce milieu, il m'est difficile de dire que sa description sonne faux. En tout cas, Van Sant livre un film théâtral, où l'emphase des personnages est rarement naturelle, et où les péripéties des héros sont aussi peu trépidantes que leurs larmes nous émeuvent. Le très surestimé River Phoenix, à la cote surgonflée pour cause de mort prématurée, est d'une fadeur sans nom. Du même coup, son partenaire Keanu Reeves apparaît comme une valeur sûre à surveiller (parions qu'il tournera bientôt dans une trilogie de science-fiction réalisée par deux frangins dont l'un aime à se travestir).
Comme Mala noche, comme plus tard Even cowgirls get the blues, le début de carrière de Van Sant apparaît comme une succession de films déplorables souffrant soit d'une loufoquerie fabriquée soit d'une tendance à vouloir faire de l'arty à tout prix. My own private Idaho en est le parfait exemple. Difficile de croire que des années plus tard son auteur sera celui d'Elephant, Gerry & Last days. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
3/10

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