02 octobre 2006

L'HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES

Bertrand Morane est un sacré zigoto. Un jupon qui passe, un parfum qui traîne, et le voilà dans tous ses états. Coureur, cavaleur, dragueur? Non, pardi! Bertrand Morane est juste un homme qui aime les femmes. Et François Truffaut un cinéaste en forme d'escroc.
Pendant deux heures, le film suit un type à l'affût, prêt à tout pour séduire la moindre bonnasse (ou pas) qu'il croise... Pas de scrupules à inventer d'énormes bobards ou à provoquer des accidents, puisque ce n'est que pour l'amour des femmes. Alors que le Morane en question ne cherche évidemment qu'à baiser un max, des blondes, des brunes, des rousses, des petites à gros seins, des grandes à petits seins, et caetera, pour compléter une collection certes plus intéressante que des vignettes Panini. Ce qui est suprêmement agaçant, c'est que Truffaut fait tout pour faire de cette chasse à la baise le simple récit d'une course après l'amour. Faux. Archi-faux. D'autant que Charles Denner, dans le rôle-titre, accentue ce côté pervers pépère, avec son regard lubrique et sa démarche de petite gouape.
Au bout d'un moment, comme conscient que son personnage risque de passer pour un obsédé, Truffaut lui fait écrire son autobiographie. Puis, quelques scènes plus tard, un comité de lecture émettra la même opinion négative que le spectateur (mais le film les fait passer pour de simples frustrés coincés du cul), tandis qu'une femme, une seule, la plus belle, criera haut et fort la beauté d'un tel texte et la grâce d'une telle existence. Il faut avouer que c'est bien joué. Mais ça ne suffit pas à nous convaincre de l'intérêt et de la pertinence d'un tel ramassis d'inepties. Une fois de plus, un film de François Truffaut montre à quel point la réputation de son auteur est galvaudée. De sa filmographie longue comme le bras n'émergent qu'une ou deux vraies réussites, tandis que le reste sonne encore plus faux après des années passées à l'encenser.
3/10

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