13 juillet 2006

EDY

Assureur doué, surtout dans l'art de provoquer la mort de ses clients pour mieux toucher leur assurance-vie, Edy est au bout du rouleau. Mais son suicide raté tourne au drame, et Edy se retrouve avec un cadavre sur les bras et une série d'emmerdes inextricables.
Polar cynique et désabusé, Edy ne ressemble pas à un premier film. Mise en scène haut de gamme, casting royal, scénar plutôt ambitieux : Stéphan Guérin-Tillié s'est impliqué corps et âme dans son film, pour en faire une oeuvre séduisante et qui tient au corps. Il signe l'excellent retour de Philippe Noiret et transcende François Berléand, dont c'est à coup sûr le meilleur rôle (on a enfin saisi sa grande part de noirceur dépressive).
Edy sent le chien mouillé, le tabac froid, et le talent pur. Guérin-Tillié montre un grand sens de l'ellipse (ce qui est toujours très bon signe) et capte à merveille les errements et les hésitations d'un homme perdu qui souhaite sa propre mort mais n'obtient que celle des autres. La noirceur du film est agrémentée de bribes d'humour noir qui l'illuminent sans pour autant le faire plonger dans le registre trop facile et balisé de la comédie macabre à la Coen, genre exploité à tous les coups par les jeunes cinéastes en manque d'inspiration et d'identité.
Malgré quelques flottements dans l'intrigue (mais ne seraient-ils pas volontaires?), Edy s'impose comme le premier coup de maître dans la filmo d'un garçon plein d'avenir. Souhaitons que ce ne soit pas le dernier.
7/10

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