13 mai 2006

CRAVATE CLUB

À l'origine, Cravate club est une pièce de théâtre de Fabrice Roger-Lacan, homme de l'ombre et collaborateur d'Édouard Baer. Il y met en exergue la médiocrité de l'âme humaine, où l'envie et la jalousie dominent. Cravate club montre par le menu la rupture de l'amitié de deux hommes lorsque l'un ne vient pas à l'anniversaire de l'autre pour se rendre au dîner de son club. Un pitch on ne peut plus dérisoire pour un film qui a du sens.
L'argument peut paraître maigre, et certains bailleront sans vergogne devant le dialogue de sourds de ces deux frères ennemis. Pourtant, Cravate club est un délicieux jeu de massacre. Dialogue brillant et cruel, qui récupère chaque petite étincelle pour en faire un brasier de haine.
Le problème de Cravate club le film vient de l'adaptation à l'écran par Frédéric Jardin. Reprenant (à juste titre) les deux interprètes de la pièce, le frère d'Alexandre (c'est pas de sa faute) s'est demandé comment ne pas faire du théâtre filmé. Réponse numéro 1 : en sortant un peu les personnages de leur bureau, où se situait l'intégralité de la pièce, ce qui a pour effet d'effacer en grande partie le côté oppressant des évènements. Réponse numéro 2 : en ne filmant pas de manière statique. Ce qui n'est pas une mauvaise idée à la base mais ne singifie pas forcément tourner sa caméra dans tous les sens et faire des plans alambiqués pour rien. Résultat : la force du texte est en partie annihilée par ce désir d'en faire trop.
En parlant d'en faire trop, si Édouard Baer livre une fois de plus une prestation impeccable, flegmatique mais pas nonchalante, Charles Berling a tendance à aller trop loin dans les excès de son personnage. Ce qui passait bien sur scène est ici un peu plus difficile à avaler.
Reste que le propos de Cravate club en fait un film assez recommandable. Mais mieux vaut tout de même se procurer la pièce.
6/10

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