24 mars 2006

RUSHMORE

Max Fischer a 15 ans et en paraît dix fois plus. À Rushmore, il fait partie de tous les clubs, tous les collectifs, toutes les associations étudiantes, mais néglige sacrément sa scolarité. Entre son amitié avec un type nommé Herman Blume et son amour pour une jeune professeur du nom de Rosemary Cross, Max va devoir garder les idées claires. Et ce résumé ressemble à celui d'un teen movie réalisé par Raja Gosnell. Sauf que le film est coécrit par un tandem de choc, Wes Anderson & Owen Wilson, réalisé par le premier, joué par Bill Murray... N'en jetez plus! Après Bottle rocket, séduisant galop d'essai de la compagnie Anderson & Wilson, Rushmore signe l'éclatement total d'un talent singulier et complètement démentiel. À la tête du film, le petit Jason Schwartzmann, jeune avec une tête de vieux, qui démontrera par la suite qu'il s'agissait là d'une vraie performance d'acteur (puisqu'il s'est illustré depuis dans des films comme J'♥ Huckabees dans des rôles bien différents), colle parfaitement à l'univers d'Anderson, qui mêle Irving et Enid Blyton, maturité et folie, spleen et petits moments de joie, retranscrivant exactement les sensations de l'adolescence. Sans temps mort, avec un sens inné de l'ellipse (grâce à de scènes musicales d'une justesse troublante), Anderson fait de son mini-héros une sorte de pygmalion nouvelle génération, l'Adolescent par excellence, un personnage culte auquel repenser en cas de coup dur. À l'image de chaque film de Wes Anderson, monument de dépression souriante, un allié pour la vie.
9/10

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