23 mars 2006

BARRY LYNDON

Dix-huitième siècle : un jeune type nommé Redmond Barry décide de tout faire pour échapper à la guerre et à la pauvreté. Quitte à tricher, trahir, tromper, Barry tente de déserter, de s’enrichir, puis d’être anobli. A tout prix. Et Stanley Kubrick, s’inspirant d’un classique de William Makepeace Thackeray, de réaliser un bijou précieux, parlant peu mais disant beaucoup sur la condition de l’homme et l’arrivisme. Sous sa vitrine de film en costumes, Barry Lyndon possède aujourd’hui encore un contenu très actuel, avec des réflexions sur l’arrivisme et les liens du sang vraiment passionnantes. Trois heures captivantes, avec très peu de plans, mais des plans d’une beauté vénéneuse, comme des tableaux de maître, entre classicisme et naturalisme. On connaît tous l’histoire de l’éclairage du film : pas de projecteurs, rien que la lumière des bougies, le tout filmé à l’aide de lentilles Carl Zeiss. Le côté perfectionniste et salement tatillon de Kubrick a fait gloser pendant des années, mais il n’empêche que le résultat est là. Kubrick saisit l’essence même de chaque décor, de chaque costume. C’est à la fois un film, une exposition de peinture et de photographie, et un vrai spectacle, avec des scènes à couper le souffle. Deux scènes de duel au pistolet notamment, d’autant plus efficaces que Kubrick ne joue pas la pleine carte du suspense. Film de vampires sans vampires, Barry Lyndon est l’une des plus belles réussites d’un réalisateur de très haute volée.
9/10

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