24 septembre 2005

BATMAN LE DÉFI

Avant que Joel Schumacher ne vienne tout réduire en charpie, Tim Burton a eu le temps de pondre un deuxième épisode de Batman. Et pas des moindres. Batman le défi bénéficie tout d'abord de la présence des deux meilleurs méchants issus des comics : le Pingouin, et la vénéneuse Catwoman. Deux personnages d'une noirceur rare qui donnent tout son style au film. Burton a mis les petits plats dans les grands : la représentation de Gotham City est encore plus réussie que dans le premier volet. Gotham est devenue un personnage à part entière, et c'est admirable. Quant à Batman, il s'affirme davantage que dans le premier film, et l'ambivalence de sa relation trouble avec Selina Kyle/Catwoman est des plus réussies. Il se produit quelque chose de fascinant dans Batman le défi : le moindre mot, le moindre geste, tout déborde d'un érotisme torve qui fait tressaillir. On sent Burton plus à l'aise dans ce film que dans le précédent : on navigue dans un univers burtonisé, mais qui n'éclipse en rien la création de Kane. Batman le défi est un grand film dépressif, avec à sa tête un petit être chétif qui souffre d'avoir été rejeté par ses parents. Il s'agit bien entendu du Pingouin, mais on peut y voir une analogie confondante avec la biographie de Tim Burton. C'est émouvant. C'est prodigieux.

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