23 septembre 2005

BATMAN

Qu'en est-il de la vision de Batman par Tim Burton? Eh bien, comme on pouvait s'y attendre, Burton transcende le comic de Bob Kane pour livrer un film où la noirceur et le délire sont savamment mêlés. Le véritable héros du film, le Joker, en est le révélateur. Son sourire forcé est si étiré que celui qui aurait pu passer pour un simple clown prend une dimension vraiment flippante. Et plutôt que d'en faire un sale type dont le seul hobby est de dézinguer des gens, Burton en fait un barjo total qui veut faire du monde une oeuvre d'art dont la beauté, certes discutable, porte une identité forte et affirme un style unique. Face à lui, Michael Keaton et Kim Basinger ne sont pas en reste, même s'ils relèvent davantage de l'imagerie hollywoodienne. Il n'empêche que c'est un plaisir paroxystique que l'on éprouve à déambuler dans Gotham City, LA réussite de Burton, un univers noir et baroque qui fait franchement froid dans le dos. Il prend plus de temps à nous présenter la ville, ses ruelles sombres et ses buildings, qu'à nous introduire les personnages. Et on lui en est reconnaissant : pas d'overdose de flashbacks ou de scènes d'exposition. Burton met son esthétique au service de la psychologie, et met une grosse claque au film de super-héros (Richard Donner et Christopher Reeve ont dû en pisser dans leur froc). Du grand art.

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