25 février 2007

UZAK

Trois ans avant Les climats, Nuri Bilge Ceylan réalisait Uzak ("lointain"), film sur la solitude et l'écart croissant entre la vie qu'on a et celle dont on avait rêvé. Un film très contemplatif : longs plans fixes silencieux sur des paysages éloignés, sans doute pour montrer l'immobilisme du personnage principal, photographe solitaire dont la routine est perturbée par l'arrivée d'un jeune cousin un peu pique-assiettes.
La cohabitation des deux hommes, leurs doutes, leurs errances : Ceylan prend tout son temps pour dépeindre la relation un peu froide entre ces deux fortes individualités (ça ressemble à un commentaire d'entraîneur de foot). Parfois, il faut bien avouer que le temps est un peu long. À d'autres moments, la magie opère : beauté des paysages et drôlerie de certaines situations (lorsque l'un essaie en douce de regarder un film porno). C'est ça, Uzak : une image toujours belle, mais un film qui ressemble souvent à un tableau de maître plus qu'à un film de cinéma. L'absence de ligne narrative forte empêche Uzak de dépasser le statut du bel objet.

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