28 février 2007

CHRISTMAS

C'est une famille tout ce qu'il y a de plus normale : papa et maman se mettent en quatre pour que leur fille ait la poupée dont elle rêve à Noël, tout le monde s'aime et se respecte, y compris la gentille nounou. Sauf que monsieur et madame gagnent leur vie en vendant de la poudre blanche en grande quantité... Le jour où des gros vilains enlèvent son mari et réclament une rançon, la cheftaine de famille va donc devoir se débrouiller toute seule. Et une fois de plus, comme dans Nos funérailles ou New rose hotel, Abel Ferrara exploite des thèmes potentiellement stéréotypés et en tire un film fin, sobre, émouvant.
Ni le trafic de cocaïne, ni le rapt du mari ne seront traités selon les lois du genre. Christmas n'est ni un documentaire, ni un film policier : pas de scènes d'action, aucune intention visible de la part de Ferrara de faire dans le suspense... Si ses personnages n'étaient pas des vendeurs de drogue, ce serait un couple comme tous les autres, avec ses sentiments et ses reproches. Et c'est cela qui semble intéresser le metteur en scène : comment un évènement grave peut venir interférer dans le moral et la confiance d'un couple. Christmas n'est rien qu'un film sur le doute qui ronge. Un objet vite regardé (à peine 1 heure 20) mais dont la simplicité n'est qu'une façade ; porté par deux interprètes de talent, le film de Ferrara est un bijou de concision qui séduira sans peine les fans du cinéaste.
8/10

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