23 janvier 2007

LES GRANDS DUCS

Aah, le théâtre de boulevard. Olivier Lejeune, Micheline Dax, George Beller... tant de grands acteurs au service de pièces souvent hilrantes, diamants bruts taillés avec précision et respect du public. Portes qui claquent, amant dans le placard, enfilades de quiproquos. C'est à ce genre ô combien méprisé (à juste titre) que Patrice Leconte rend hommage dans Les grands ducs, film mineur et méprisé (mais à tort).
Leconte retrace les grandes lignes de la tournée de la pièce "Scoubidou" (pour le résumé, voir le premier paragraphe), incarnée (c'est le mot) par trois vieux cabots qu'on pourrait dire en fin de carrière s'ils avaient eu une carrière. Ringards, mauvais comme des cochons, jouant les divas, nos trois compères sillonnent les routes à la recherche d'une gloire tardive. Tout cela aurait largement suffi ; malheureusement, et c'est là le gros défaut du film, Leconte injecte là-dedans une histoire de tourneur véreux (Michel Blanc, déjà affublé d'une moumoute, dix ans avant Les bronzés 3) qui rend parfois le film un peu trop proche de ce qu'il dénonce.
Mais peu importe : l'essentiel, c'est le trio de comédiens. Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle et feu Philippe Noiret, trois piliers d'un cinéma de papa en voie de disparition, sont tout simplement géniaux, chacun allant puiser dans l'excès aussi loin qu'il le peut. A ce petit jeu, et d'une courte tête, c'est sans doute JPM qui l'emporte dans le rôle de la forte tête jamais très loin du pétage de plomb. En fait, avec un scénario totalement vide, Les grands ducs aurait quand même fonctionné, tant le numéro de ces trois-là est divin. Et ce genre de film fait salement regretter que Leconte s'apprête à arrêter le cinéma. Snif.
7/10

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