17 janvier 2007

SCARLET DIVA

Asia Argento est une fille très tordue. On entendrait presque les chauve-souris voler à l'intérieur de son crâne. Est-ce dû à la drogue? Ou au fait que papa Argento semble être un type complètement barré? Toujours est-il que la petite Asia, que ce soit dans les films qu'elle interprète ou dans ceux qu'elle réalise, montre que sa psychologie est un peu spéciale et les fantômes qui la hantent franchement torturés.
Mais miss Asia est également une fille intelligente. Cela se sent. Dans sa voix, dans ses yeux. Et également dans ses films. Scarlet diva, objet hétéroclite et inhabituel, montre que la jeune femme n'est pas qu'un joli corps. Difficile de résumer le film, essentiellement constitué des errances psychiques et géographiques d'une jeune actrice italienne plutôt en vogue. Scarlet diva doit surtout être vue comme le SOS d'une terrienne en détresse, une fille paumée au caractère instable. Celle qui dans le film se nomme Anna Batista (mais aurait tout aussi bien pu se nommer Asia Argento) joue les chaudasses mais a toujours sa virginité, multiplie les expériences étranges mais rêve d'un amour sage et noble, et sillonne le monde pour tenter de savoir d'où elle vient... Parfois brouillon, toujours saisissant, Scarlet diva interpelle, choque, touche. Mais ne laisse jamais indifférent.
Si elle n'a pas forcément grand chose à raconter, Argento sait en tout cas comment exprimer son mal-être. Et par de multiples expérimentations de mise en scène, finit par livrer un curieux objet qui parvient à rester très trash tout en étant attachant. Certains reprocheront au film d'être trop maniéré et provocateur. Peut-être. À vrai dire, on s'en fout : Asia Argento est avant tout une cinéaste différente et sincère, et c'est tout ce qui compte.
7/10

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