18 août 2006

EROS

Projet assez curieux, Eros relève davantage de l'insolite que de la curiosité intéressée. Trois segments, trois metteurs en scène complètement différents, trois histoires tournant autour de l'amour… et trois mauvais films en un. Un catalogue de clichés sur l'amour là où l'unique intérêt d'Eros aurait pu être justement d'enfoncer les portes ouvertes. On n'apprend rien ni sur ce sujet ni sur les réalisateurs qui en parlent.
Antonioni est un vieillard sénile et lubrique qui ne fait des films que pour voir de jolies filles à poil. Force est de constater qu'il les choisit bien, mais à part ça, son film est une ennuyeuse logorrhée sur l'érosion des sentiments. Il serait vraiment temps que le réalisateur génial des années 60 prenne une vraie retraite.
Soderbergh fait souvent dans l'esbroufe et le tape-à-l'œil. Partis pris de mise en scène usés jusqu'à la moelle, avec alternance entre filtres bleus et noir et blanc stylisé. Visiblement influencé par Woody Allen et les frères Coen, il livre une farce onirique et psychanalytique qui en endormira plus d'un. On préfère quand Stevie fait dans le divertissement hollywoodien (ou le très très indépendant à la Schizopolis ou Bubble).
Quant à Wong Kar-Waï, il aime le romantisme en toc et les bons sentiments surannés, utilisés sous couvert d'auteurisme et de classicisme alors que son cinéma est tout bonnement creux et vide. Ici, c'est une main sous les burnes qui remplace le bol de riz de In the mood for love au titre d'objet romantique de l'année. Qu'on me permette de pouffer sec.
Il n'y a quasiment rien à tirer de cet Eros à la triste figure. Si c'est ça l'amour, mieux vaut sans doute ne jamais être amoureux.
3/10

0 Comments:

Enregistrer un commentaire

<< Home