18 mai 2006

THE CORPORATION

Et si on voyait l'entreprise comme un être humain à part entière? Voilà qui ne change pas a priori grand chose pour celle que l'on qualifie souvent de personne morale dans des domaines proches du droit. Figurez-vous que si l'on tentait d'apprécier les qualités et les défauts de l'entreprise comme on le ferait pour Marcel mon beau-frère, le tableau de ne serait guère brillant. Ah bon?
The corporation part d'une bonne idée, mais il faut le voir pour le croire. Parce que qui ne vit pas dans une caverne sait forcément que les entreprises, c'est pas rose tous les jours, qu'il y a du licenciement, des méthodes douteuses, de l'espionnage, de la corruption, de la pollution, de la discrimination, du harcèlement, de l'hypocrisie, du capitalisme, et autres petites douceurs sucrées. Et parler de l'entreprise plutôt que les entreprises, ça conduit évidemment à faire bien des généralités, certains moins acceptables que d'autres.
Alors, qu'y a-t-il d'intéressant dans The corporation? d'abord la forme. Méthodiquement chapitré, le film tente également d'offrir un vrai divertissement, en multipliant les effets, en montrant des images surprenantes qui soulignent de plus ou moins près les propos énoncés par les interviewés... Loin de distraire, cette forme ludique et plus attirante que la moyenne des docs permet de relancer sans cesse l'attention. Dans un bon documentaire, le propos devrait se suffire à lui-même, mais il n'y a pas de mal à tenter de insérer un peu de cinéma dans le reportage.
Et puis il y a un tas d'anecdotes, édifiantes et souvent bien choisies, qui justifient à elles seules l'existence de The corporation. Un film aux thèses parfois un peu faciles, qui flirte avec les généralités les plus évidentes et qui aurait gagné à être plus compact (2 heures 30, c'est beaucoup trop), mais plutôt plaisant et pas totalement inutile.
5/10

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