06 octobre 2005

UN HÉROS TRÈS DISCRET

Bienvenue au pays du mensonge, la plus belle création humaine depuis l'invention de la roue par Néhémie d'Akkadé. Pour son deuxième film, Jacques Audiard utilise la narration décomplexée que dans Regarde les hommes tomber (sans pour autant la défragmenter). Le film suit Albert Dehousse (Mathieu Kassovitz, sorte de meilleur mangeur du monde à l'écran), qui, vers la fin de la deuxième guerre mondiale, décide de s'inventer le passé glorieux qu'il n'a jamais eu. De stratagèmes en manigances, de rencontres en balivernes, Dehousse connaît l'ascension la plus fulgurante qui ait jamais existé avant que la télé-réalité ne soit inventée. Simple, sobre et futé comme son héros, Un héros très discret évite la pose auteuriste toujours trop présente dans les autres films d'Audiard. Et de Kassovitz, brillantissime, à Dupontel, drôle et touchant, le casting recense ce que la France fait de mieux. En résulte un film beau comme un camion, le meilleur de son auteur, qui donne envie de le revoir encore et encore, et de s'initier à l'art du mensonge.
9/10

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