31 octobre 2005

DOWN BY LAW

La quintessence. Le summum. Le gros pied. En Pour la deuxième fois, Jarmusch emploie la figure du trio. Forme idéale : 3=2+1, ou 3=1+1+1, mais on a rarement 3=3. D'où, forcément, un film sur la solitude. Trois hommes, donc. Arrêtés pour des délits qu'ils n'ont pas commis, Zack & Jack se retrouvent compagnons de cellule. Incompréhension et hostilité : pas vraiment la joie. Arrive Roberto alias Bob, qui parle anglais comme une vache italienne, maiq ui va parvenir à créer de véritables liens antre eux. Drôle d'hurluberlu, Bob est en prison pour un motif très valable : il a tué un type en lui jetant une boule de billard au visage. Loin de faire flipper Zack & Jack, leur coloc meurtrier va les aider à se détendre et à apprécier comme ils le peuvent leur vie de prisonnier. "I scream, we scream, you scream for an ice-cream... I scream, we scream, you scream for an ice-cream... I scream, we scream, you scream for an ice-cream..." À défaut d'être potes, les trois compères deviennent amis. Un jour, à la faveur d'une formidable ellipse comme seul Jarmusch peut en pondre, ils se retrouvent dehors. Commence alors un voyage singulier pour retrouver une liberté totale... Jarmusch est au plus haut de son talent à tous les niveaux. photographie géniale (on ne s'est jamais senti aussi bien en prison), noir et blanc magnifique, acteurs fabuleux (Tom Waits, Jon Lurie, et même Roberto Benigni). Ça fait beaucoup de superlatifs, mais ils sont entièrement mérités. Faire des films accessibles sans céder aux codes du cinéma populaire : Jarmusch semble être le seul ou presque à y parvenir depuis vingt ans. Et putain, ce que c'est bon.
9/10

0 Comments:

Enregistrer un commentaire

<< Home