31 octobre 2005

DEAD MAN

Et voilà le retour en grâce du grand Jim. Il décide de signer un hommage indirect au western, sans pour autant faire un vrai western à la John Wayne (à la différence de Clint "premier degré" Eastwood). On est déjà ravis de voir qu'il opère un retour au noir et blanc (celui-là est plus classieux et moins "sale" que celui du début de sa carrière). On l'est encore plus quand on voit le casting : autour de Depp gravitent Wincott, Mitchum, Iggy Pop, Billy Bob Thornton, Byrne, Molina, Henriksen. On tressaillit quand on voit s'y ajouter des inconnus nommés Gary Farmer (dans le rôle de l'Indien Nobody) et Mili Avital (Thel Russel, la seule femme du film, à l'origine de tous les maux du héros), débordant de talent. William Blake, pauvre comptable sans le sou, arrive dans une ville inconnue et se voit refouler pour le poste qu'il convoitait. Peu de chose face à ce qui l'attend : il devient l'homme à abattre après avoir abattu le fils d'un homme important en état de légitime défense. Blessé, il est recueilli par un Indien. Le périple commence. Et, à sa manière, William Blake est d'ores et déjà un homme mort. Scénario épuré et plein de clins d'oeil, personnages hauts en couleurs sans être schématiques, construction fascinante (en parallèle du chemin de William, on suit la route des tueurs qui le poursuivent)... au plus haut de sa forme, Jarmusch livre un film à la sobriété bouleversante, qui conte le destin tragique d'un groupe d'hommes sans jouer (comme d'habitude) la carte du suspense. C'est bien. C'est beau. C'est Jim.
9/10

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