06 juillet 2005

MAN ON FIRE

Fidèle à sa réputation de faiseur, Tony Scott s'est attelé à l'adaptation du roman de A.J. Quinnell, qu'il avait envisagé il y a 20 ans avant de céder son siège à Élie Chouraqui pour partir faire Top gun.
C'est donc l'histoire d'un ex-tueur de la CIA engagé au Mexique pour surveiller la fille d'un industriel.
Première partie : 70 minutes de clichés. Creasy (Denzel Washington) est suicidaire, boit comme un trou, et rencontre Pita (Dakota Fanning, omniprésente sur les écrans), qui l'apprivoise en deux clins d'oeil. Le but est certainement de faire renifler le spectateur.
Entracte : Creasy se fait avoir comme un bleu et Pita se fait enlever sous ses yeux alors que même moi, j'avais vu le danger avant lui. Et en plus, il morfle sérieusement.
Seconde partie : 70 minutes de vengeance. Creasy oublie ses blessures et part venger Pita (dont la mort a été annoncée partout) à coups de châtiments corporels et de bombes à retardement dans le cul. Tony Scott orchestre une joyeuse apologie de la vengeance (bien pire encore que la loi du talion) qui se conclut en apothéose. Parce que, figurez-vous, le petite fille n'est pas si morte. Et ce qu'on avait pris pour un audacieux parti pris (faire mourir un gosse, c'est très rare à Hollywood, seul Siri a osé cette année) se transforme en une fontaine à eau de rose. Finalement, Creasy procède à un échange d'otages entre Pita et lui-même, avant de mourir dignement dans la voiture de ses ravisseurs.
Man on fire semble avoir été conçu pour faire pleurer les grosses brutes, celles qui d'habitude souillent leur caleçon à la vue d'une bonne scène de fusillade. Il leur permet également de s'extasier sur la mise en scène de Scott, qu'ils iront jusqu'à qualifier d'expérimentale (je n'invente rien) alors que le terme tape-à-l'oeil convient mille fois mieux (en gros, c'est un mix entre Spy game et Ennemi d'état, en se prenant dix mille fois plus au sérieux). Tant mieux pour eux.

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