CALVAIRE
Chanteur ringard, Marc Stevens promène sa camionnette entre maisons de retraite et salles des fêtes et s'attire les fantasmes des vieilles dames. Jusqu'au jour où, tombant en panne en pleine cambrousse, il se retrouve hébergé pour la nuit par Bartel, aubergiste solitaire. Bientôt, Bartel croit reconnaître en Stevens sa femme Gloria, qui l'a quitté il y a belle lurette, et le cauchemar commence. Sauf que Calvaire n'est pas le bête film d'horreur que l'on pense. Le néophyte belge Fabrice du Welz prend son temps, évite les effets faciles et livre un drame sanglant plus flippant que bien des slashers. Presque sympathique, forcément un peu pathétique, le geolier est le personnage le plus réussi du film. Il doit beaucoup à son interprète, Jackie Berroyer, géniale idée de casting. Paradoxalement, Laurent Lucas (habituellement le-meilleur-acteur-français-de-France) semble un peu en dedans, étouffé par un rôle vraiment difficile. Et de scènes violemment drôles en moments surréalistes (une danse de culs terreux dans un bar, lien direct avec le cinéma de Romero), du Welz impose un style qui en agacera certains mais ne manquera pas de séduire les autres. Il est extrêmement difficile de contrôler un film comme celui-ci jusqu'à la fin, de ménager la chèvre et le chou sans tomber dans le grand-guignol ou la morbisité contemplative. Le pari est pourtant réussi. Sacrément réussi.
9/10
9/10
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