17 février 2006

JE NE SUIS PAS LÀ POUR ÊTRE AIMÉ

Jean-Claude est huissier de justice, divorcé, solitaire, flanqué d'un fils déjà vieux et d'un père teigneux en maison de retraite. Mais derrière son oeil vitreux, Jean-Claude a envie d'autre chose. Allez hop, leçons de tango. De quoi révolutionner une vie (rires nerveux). Là, Jean-Claude rencontre Françoise, jeune femme qui s'apprête à se marier...
Note à l'attention du lecteur : ne voyez aucune espèce de suspense ou de soudaineté dans les points de suspension placés en fin de phrase précédente. Derrière ses bonnes intentions, Je ne suis pas là pour être aimé est un film qui sent le renfermé, un film qu'on croirait réalisé par un octogénaire dépressif pour les octogénaires dépressifs. On sent que Stéphane Brizé s'est bien appliqué pour écrire chaque ligne de son scénario : sur le papier, les scènes entre Jean-Claude et son père sont d'une cruauté innommable et inhabituelle, mais à l'image elles prennent un aspect totalement artificiel et forcé (on sent que Brizé s'est dit "tiens, je vais écrire une scène cruelle pour impressionner les spectateurs"). De même avec un paquet d'autres scènes, faites pour décoller mais qui se crashent platement. Côté comédiens, Patrick Chesnais excelle dans un rôle taillé sur mesure (on sent que c'était Bacri ou lui). Face à lui, la prestation d'Anne Consigny laisse sceptique : on ne voit pas le personnage mais bel et bien une actrice qui peine à articuler car elle a la bouche sèche. On la sent concentrée mais pas à l'aise, à l'image d'un réalisateur vraiment laborieux. Le bleu des villes, son premier long, renfermait les mêmes défauts, et racontait d'ailleurs la même histoire (sauf que c'était une contractuelle qui faisait du karaoké). Le problème, c'est que les gens ont l'air d'aimer ça. Pauvres vieux.
3/10

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