13 janvier 2006

LE GRAND RÔLE

Il y a des films dont les grosses ficelles devraient rebuter, mais qui distillent finalement un charme assez surprenant. Le grand rôle est de ceux-là : pas très original, le film est d'un académisme avéré qui emprunte un peu partout sans jamais innover. Quand bien même, Stéphane Freiss et sa joyeuse bande sont vachement sympathiques. La première partie les suit à l'approche du casting que le "plus grand réalisateur du monde" (un Américain, bien entendu) vient faire en France (pour une adaptation du Marchand de Venise de Shakespeare). Elle dégage une chaleur et une émotion frelatées mais bien présentes (en tout cas, j'ai marché comme une donzelle). Ensuite, on entre dans ce que le film veut vraiment raconter : recalé à la dernière minute, Maurice Kurtz apprend le même jour que sa femme est en phase terminale. Pour son bonheur, Maurice et ses potes vont lui faire croire jusqu'au bout qu'il l'a eu, ce grand rôle... Là, par contre, on nage dans le mélo le plus total, noyé dans les larmes de Bérénice Bejo. D'autant que les stratagèmes inventés pour faire illusion sont assez banals. Et que le traitement du cancer, franchement par dessus la jambe (en gros, dès que t'es malade, tu meurs dans les trois semaines sans aucun espoir de rémission), fait grincer des dents. Steve Suissa n'est vraiment pas un grand réalisateur : chaque élément de son film est surligné dix fois au marqueur orange des fois qu'on n'aurait pas compris. Mais sa sincérité est incontestable, et chez les midinettes comme moi, ça peut marcher (sur un malentendu).
6/10

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