KEN PARK
Ken Park n'est pas le nom d'un lieu mais celui d'un jeune mec, un rouquin qui se fait exploser la cervelle dans un skate-park dès la première scène du film. Suivent quatre histoires entrecroisées mais indépendantes, celles de quatres ados plongés dans des problèmes sexuels et/ou familiaux. Il y a Shawn, qui couche avec la mère de sa copine ; Claude, qui fait du skate quand son gros beauf de père voudrait le voir faire de la gonflette ; Peaches, que l'éducation religieuse n'empêche pas de se livrer à quelques perversités ; et Tate, jeune zinzin supportant mal de vivre avec ses grands-parents. Des tranches de vie souvent drôles, mais dont le côté glauque ne fait que croître. On reconnaît la patte brillante, caustique et désespérée d'Harmony Korine, auteur fétiche de Larry Clark. Ken Park n'entend donner aucune leçon : il s'agit juste d'un constat désabusé et un peu pervers sur l'état de la jeunesse américaine, qui pose des questions un brin dérangeantes ("ta vie est pourrie, mais si tu avais pu choisir de ne pas naître, qu'aurais-tu décidé?"). Évidemment, Clark n'évite pas toujours le racolage (filmer sa fiancée à la ville en train de tailler des pipes pour de vrai ou faire des gros plans sur des couilles ne semblait pas indispensable), mais son style sec et observateur convient à merveille à ce type de sujet. Le meilleur film de Clark, pas moins.
9/10
9/10
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