08 janvier 2006

AND NOW... LADIES AND GENTLEMEN

Cela fait des années et des années que la France entière (à quelques exceptions près) se moque de Claude Lelouch. De temps en temps, pris dans un flot de bons sentiments, on se dit qu'on exagère vraiment, que le mec ne mérite pas cette fronde générale. Et puis on regarde un de ses derniers films. Et on change à nouveau d'avis. Passe encore que comme toute la production Lelouch depuis, allez, dix ans, And now... ladies and gentlemen soit nul. Non, ce qui fait vraiment de la peine, c'est que Lelouch semble persuadé d'être un génie. Pour sûr, il y a bien un style Lelouch, inimitable et reconnaissable entre mille. Mais ce n'est pas franchement un compliment : en fait, plus Lelouch fait de films, plus il semble devenir une sinistre parodie de lui-même. Comme s'il ne voyait jamais d'autres films que les siens et qu'il était du coup persuadé que c'est ça, le Cinéma que les gens aiment. Et d'envolées lyriques débiles en scènes d'action ridicules (le cambriolage par Jemery Irons grimé en femme est un sommet), de mots d'auteur affligeants en vérités toutes faites que Lelouch est persuadé d'être le premier à dire, And now... ladies and gentlemen creuse encore un peu plus la tombe d'un mec dont la filmo sentait déjà le sapin. Au final, que Patricia Kaas soit à chier ou que Jean-Marie Bigard joue un cardiologue ne sont plus que des détails face à cette masse de non-cinéma affligeant et nombriliste. On a dit Lelouch désespéré par tant de mauvaises critiques ; si ça peut le pousser à arrêter le cinéma, alors tout ce fiel (justifié) n'aura pas été distribué pour rien.
0/10

0 Comments:

Enregistrer un commentaire

<< Home