19 novembre 2005

NARC

Il y a des films qui vous prennent aux tripes sans prévenir. Narc est de ceux-là. Polar urbain d'apparence banale, le film de Joe Carnahan est une grosse claque violente et sans concession d'où émergent deux acteurs grandioses : Ray Liotta, impeccable lorsqu'il choisit bien ses rôles, et Jason Patric, rarement éblouissant mais ici franchement émouvant. Carnahan semble être un cinéaste nerveux : sa plume et sa caméra tremblent et tanguent, toujours sur le fil du rasoir, et on reste scotché. Sous le classique whodunit (qui a tué le flic infiltré?), il livre un film douloureux et exigeant, qui commence de très belle manière et finit encore mieux (la dernière demi-heure, qui prend pour unique décor un vieux garage, est aussi forte par l'action que par les dialogues). On attend toujours la confirmation du talent de Carnahan : après avoir été brièvement placé à la tête de l'arlésienne M:I-3, il a quitté le projet. Pas étonnant : on sent chez lui un désir d'intégrité artistique et la volonté de ne pas faire n'importe quoi à n'importe quel prix.
8/10

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