08 juillet 2005

LUNE FROIDE

Il y a quelques semaines sortait Imposture, le deuxième long métrage de Patrick Bouchitey. Un polar franchement moisi, décousu et sans style. Tout le contraire de son premier film, Lune froide, réalisé 14 ans auparavant. Inspiré de deux nouvelles de Charles Bukowski tirées de Contes de la folie ordinaire, Bouchitey raconte l'histoire de deux paumés : un jeune branleur qui considère les femmes comme (je cite) "des trous" (Bouchitey lui-même), et son pote plus renfrogné et sentimental (magnifique Jean-François Stévenin). Tous deux errent et boivent des bières. Le premier fait souvent allusion à une "sirène" qu'ils se sont tapée, ce qui ne plaît pas beaucoup au second. Et pour cause : cette sirène, c'est le cadavre d'une belle jeune fille, sur lequel les deux bonshommes ont pratiqué la nécrophilie avant de le jeter à la mer.
Bouchitey fait preuve d'une belle maîtrise de la mise en scène. Son noir et blanc convient aussi bien aux incursions poético-alcoolisées des deux compères qu'aux moments plus tristes, baignés de spleen, qu'ils traversent.
Lune froide n'est pas un éloge de la nécrophilie : c'est un film qui parle d'amour, le vrai amour, sous toutes ses formes. L'amour transcendé par la Budweiser, la baise, la glande. Mais l'amour quand même.

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